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24/11/2009

Commentaires

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Anne b

"L'identité nationale" me déprime, mais votre billet m'achève...(aller, trois petits points...), Frédéric.
Sans doute un jour mauvais, où je pense à "ma" France "Moisie"!

ropib

Le souci c'est qu'on dit "identité française" et que la majeur partie du monde pense "identification du français". La France a-t-elle une identité ? Certainement, mais elle ne peut pas se concevoir par une appartenance de chaque partie, sinon ce ne serait qu'un ramassis d'identités individuelles. Qu'est-ce qu'une identité en fait, collective ou individuelle ? Il faudrait poser cette question avant de réfléchir à sa représentation ou son processus de construction. De quoi parle-t-on, l'identité est-elle une dynamique réflexive ou au contraire se projette-elle, socialement, vers une alterité ? Il me semble en tous cas que l'Etat tel qu'il est organisé depuis quelques siècles est le dernier des points de vue duquel on peut entrevoir quelque chose sur cette question. Il est même possible que la France n'existe plus, qu'il ne s'agisse plus que d'une entité vaguement délimitée territorialement, je préfère personnellement, et c'est d'autant plus vrai lorsque voyageant je retrouve tous ces exilés français, autrefois cerveaux en fuite désormais simple classe moyenne, l'idée de Nation comme projet culturel, projet d'échange et de diffusion de représentations du monde et non comme un musée dont les oeuvres bâchées hanteraient des esprits insomniaques.

mme petit poisson

Nous passer au crible.

Ceux qui sont vaniteux à droite, les autres à gauche.

Ceux qui pensent que le monde tournent autour de notre pays, à droite. Ceux qui pensent que la terre tourne et puis c'est tout, à gauche (ceux qui pensent que le soleil tourne autour de la terre, à gauche, incultes).

Ceux qui ne s'intéressent pas au foot : qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de vous? Faites un effort, on vous met tout à portée de main. C'est quand même un monde de ne pas arriver à se positionner, au moins sur la couleur d'un maillot quoi.

Faudrait le recoudre, Mr Ferney votre texte, et bien le repasser, parce que là, il n'est pas plié comme il faut le débat.

Je radote mais c'est pas l'identité qui est nationale, c'est la carte. Regardez ce que recopie la caissière au dos du chèque : CNI N° 000XXXXXXX.
Le "N" est au milieu. Pourvu que ça ne change pas.

Tous parents, tous différents.
Tous français, tous fromages.

hanse

Un de vos plus remarquables billets...Un mélange aristocratique de Fink et de Bhl, sans l' aigreur du premier ou l'emphase du second...

...Manque plus que le commentaire enamouré d'or,eau et Râ

ororea

J'ai l'impression que j'écris trop donc je vais m'absenter un peu du blog.
A bientôt!

Ambre

Ce billet est fiévreux, température élevée, brûlante, un souffle de révolte, une fébrilité inspirée. Magnifique.
Ah non, ne jamais "renoncer au désir".
"J'appelle cela: la vanité. Vous me direz: c'est humain. Vous me citerez Pascal..."
Non non, je ne vous dirai rien du tout, je vous lis et c'est jouissif.

Serge ULESKI

Chez Marie NDiaye et sa « France monstrueuse de Sarkozy » qui semble inclure les électeurs qui l’ont élu Président, dans son refus de nuancer ses propos suite à l’intervention d’un Raoult plus opportuniste que jamais, et qui, du coup, prend pour cible une bonne partie de la France, on pourra y voir un lapsus qui nous donnera à comprendre ce qui suit : l’ambivalence chez un citoyen français issu de la colonisation et de l’immigration de ses sentiments à l’égard de son pays d’adoption - pays autre que celui de ses origines…


Citoyen français qui peut aussi avoir été en partie lésé, sinon abandonné, par l’histoire culturelle de cette autre identité dont il lui faut, non sans difficulté, assumer bon an mal an l’héritage ; difficulté à la racine de laquelle on trouvera un pays des origines dont les mœurs, us et coutumes à la fois sociales et politiques lui sont étrangers ; et parfois même : pays de la honte car entaché de non-droit, corruptions, injustices sans nombre, pauvreté et parfois misère que des médias impitoyables ne manqueront pas, sans retenue ni nuances, de relayer jour après jour ; médias qui ne s’occupent que des crimes et châtiments de l’homme qui n’est qu’un loup pour quiconque a la faiblesse de se montrer brebis…


Et alors que ce Français du Maghreb ou d’Afrique noire aura pour principal référant la figure d’un homme blanc au passé colonial couvert d’opprobre, pour un peu détestable, mais qu’il ne peut décidément pas se résoudre à haïr, sinon au prix d’un préjudice moral important, étant lui-même ce que l’on pourrait appeler un noir-blanc, parfois plus blanc que noir ; sans compter les fois où il peut être plus blanc que blanc, tout en restant, néanmoins, confronté, encore et toujours, à cette identité des origines d’une inutilité patente telle un boulet et handicap majeur…


Français à qui il peut être donné de réussir, ici, dans ce pays qui l’aura nourri, et qui se trouve bien en peine de lui rendre quoi que ce soit puisque c’est ailleurs qu’il lui faudra aller chercher ce qu’il pourrait lui offrir en retour, et que ce pays, qui peut être la France, refusera très certainement de recevoir de lui qui s’interdira alors une telle démarche pour toutes les raisons énumérées précédemment.

***


Ne finit-on pas toujours par mordre la main qui vous a nourri quand le destin vous a refusé une autre main qui aurait dû, elle aussi, vous soutenir et contribuer à faire de vous un adulte et un tant soit peu autonome ? Une main qui, pour votre malheur, n’aura ni su ni pu le faire…

Car…

Derrière chaque adoption il y a toujours un abandon ; et rien ni personne, jamais, ne peut remplacer ce qui aurait dû être sa famille, qu’elle ait été absente ou bien, écrasée par le poids culturel d’une autre famille dite d’accueil, et plus encore lorsque l’histoire et la culture de cette famille des origines sont jugées par l’intéressé même et toute la société avec lui, infréquentables jusqu’à… l’irreprésentable.

Reste alors ce lapsus compensatoire : « La France monstrueuse de Sarkozy » sans autre formalité.

Aussi…

Pas de re-connaissance à attendre de qui que ce soit, avant une bonne dose d'injustice.

Souvenons-nous : qui que nous soyons, quelle que soit notre histoire, n’est-ce pas là le prix que l'on se paie à soi-même et que l'on fait payer aux autres, sans toutefois jamais cesser d'éprouver à leur égard cette re-connaissance que l’on s’interdit encore, pour l’heure, et à notre issu, d’exprimer, aveuglé par ce vertige qu'est la vie qu'il nous faut construire, seul et tragiquement responsable dans la réussite comme dans l'échec, dans l'harmonie comme dans le chaos.

Lorena

It's wodnefurl to have you on our side, haha!

Xannon

What a neat atcrile. I had no inkling.

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