PARLE AVEC : Colum MacCann, l’auteur de « This Side of Brightness » (en français, « Les Saisons de la Nuit »), de « Dancer » et de « Zoli ». C’était à l’occasion d’une Semaine Irlandaise organisée par le Théâtre de Lorient. Conversation en anglais devant un parterre de dames curieuses et attentives, puis dîner en joyeuse compagnie, avec toute l’équipe du théâtre.
J’admire l’écrivain, j’aime l’homme, son aptitude à s’émouvoir, sa douceur gaélique fardé en rudesse à l’irlandaise, son œil de renard farceur et mélancolique, prêt à s’embuer dès qu’il évoque l’un ou l’autre de ses trois enfants. A vingt ans, Colum a traversé la moitié de l’Amérique à bicyclette : 18 000 kms, rencontré un meurtrier, des Indiens et découvert que derrière chaque homme il y a un récit. A story. « Give me a good story », disait John Ford quand on lui demandait le secret d’un bon film.
Ensuite, Colum a été moniteur dans un camp de jeunes délinquants. Après? Après, je ne sais plus. A trois heures du matin, devant l’océan qui scintillait sous la lune, nous avons bu un dernier verre. Et puis, plus rien, l’appel de l’Irlande, le sommeil, l’oubli.