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12/01/2009

Commentaires

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ororea

Mon texte préféré de Hugo :
Le mot
Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ;
Tout, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que
vous parlez bas.

Écoutez bien ceci :
Tête-à-tête, en pantoufle,
Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille du plus mystérieux
De vos amis de cœur ou, si vous aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot - que vous croyez qu'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre - Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre ;
Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle !
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, et caetera
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et railleur, regardant l'homme en face,
Dit : " Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel."

Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.

(PUB
http://paris.onvasortir.com/sortie_read.php?Id=106041)

Claire O

Il n'y a rien à faire, c'est le genre d'histoire qui me fait rêver. 23 650 lettres...hummm...un délice. Et dans les deux sens en plus ! elle écrit, il répond.

Anne B

Mon sentiment sur Victor Hugo est resté instable,j'ai toujours eu l'impression que c'était l'écrivain de la "foule",je le perds dans le temps, dans le temps de son écriture puis je le retrouve en écho à ses lavis d'encre brune(j'ai envie de dire "la vie" d'encre brune), je vais de surprises,en révélations comme si je devais analyser quelque chose.J'aime cependant ce caractère "avant gardiste"et ses lettres à l'amante, l'inspiratrice, la "muse" à qui il écrit :"T'aimer c'est vivre" .
Et Juliette fait vivre son"grand petit homme",alors on s'écrit, on s"écrit...

"Je suis obligée d'avoir recours à ce gribouillis dont la plume n'est pas mieux pendue que ma langue"
ou encore
"...c'est bête comme tout ce que je vous dis là, mais c'est une plume d'oie qui vous la gribouille pendant que je vous adore".

A.

Anthropia

Moi, c'est Booz endormi, dans La légende des siècles, je sais, des vers mirlitonnés, mais cette scène me rappelle un tableau du peintre Landau, vu un jour chez des amis, et j'aime cette scène champêtre, pour moi le comble de l'amour.


http://anthropia.blogg.org

Booz endormi

Booz s'était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.

Ce vieillard possédait des champs de blés et d'orge ;
Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.

Sa barbe était d'argent comme un ruisseau d'avril.
Sa gerbe n'était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
- Laissez tomber exprès des épis, disait-il.

Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vêtu de probité candide et de lin blanc ;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.

Booz était bon maître et fidèle parent ;
Il était généreux, quoiqu'il fût économe ;
Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune homme,
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.

Le vieillard, qui revient vers la source première,
Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ;
Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l'oeil du vieillard on voit de la lumière.

Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens ;
Près des meules, qu'on eût prises pour des décombres,
Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres ;
Et ceci se passait dans des temps très anciens.

Les tribus d'Israël avaient pour chef un juge ;
La terre, où l'homme errait sous la tente, inquiet
Des empreintes de pieds de géants qu'il voyait,
Etait mouillée encore et molle du déluge.

Comme dormait Jacob, comme dormait Judith,
Booz, les yeux fermés, gisait sous la feuillée ;
Or, la porte du ciel s'étant entre-bâillée
Au-dessus de sa tête, un songe en descendit.

Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne
Qui, sorti de son ventre, allait jusqu'au ciel bleu ;
Une race y montait comme une longue chaîne ;
Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu.

Et Booz murmurait avec la voix de l'âme :
" Comment se pourrait-il que de moi ceci vînt ?
Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt,
Et je n'ai pas de fils, et je n'ai plus de femme.

" Voilà longtemps que celle avec qui j'ai dormi,
0 Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre ;
Et nous sommes encor tout mêlés l'un à l'autre,
Elle à demi vivante et moi mort à demi.

" Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
Comment se pourrait-il que j'eusse des enfants ?
Quand on est jeune, on a des matins triomphants ;
Le jour sort de la nuit comme d'une victoire ;

Mais vieux, on tremble ainsi qu'à l'hiver le bouleau ;
Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe,
Et je courbe, ô mon Dieu ! mon âme vers la tombe,
Comme un boeuf ayant soif penche son front vers l'eau. "

Ainsi parlait Booz dans le rêve et l'extase,
Tournant vers Dieu ses yeux par le sommeil noyés ;
Le cèdre ne sent pas une rose à sa base,
Et lui ne sentait pas une femme à ses pieds.

Pendant qu'il sommeillait, Ruth, une moabite,
S'était couchée aux pieds de Booz, le sein nu,
Espérant on ne sait quel rayon inconnu,
Quand viendrait du réveil la lumière subite.

Booz ne savait point qu'une femme était là,
Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d'elle.
Un frais parfum sortait des touffes d'asphodèle ;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.

L'ombre était nuptiale, auguste et solennelle ;
Les anges y volaient sans doute obscurément,
Car on voyait passer dans la nuit, par moment,
Quelque chose de bleu qui paraissait une aile.

La respiration de Booz qui dormait
Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.
On était dans le mois où la nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leur sommet.

Ruth songeait et Booz dormait ; l'herbe était noire ;
Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement ;
Une immense bonté tombait du firmament ;
C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l'ombre
Brillait à l'occident, et Ruth se demandait,

Immobile, ouvrant l'oeil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles.

gmc

DILUER LES SAVEURS

Quand l'océan descend dans la mer
Pas de risque pour les vers
De temps à autre une luciole
Brille dans le coeur des marées
La gourmandise empêche
L'ensemble du flot de luire
Comme une bibliothèque
Où seraient appariés
Torchons et serviettes
En noeuds multicolores

ororea

Je me permets de remettre le lien qui ne marche pas plus haut pour deux ateliers d'écriture à Paris, un tous les lundi gratuit, l'autre samedi 31.
http://paris.onvasortir.com/sortie_read.php?Id=106041
http://paris.onvasortir.com/sortie_read.php?Id=105881
Venez me rejoindre!

Alistrid

un lieu : sa maison à Guernesey.
(Allez Oust, il flotte, c'est le moment de prendre le large) Vous me suivez ?

Alistrid

http://www.hautevillehouse.com/deuxiemeetage.html

Claire O

Merci pour la balade Alistrid !

Franck Bellucci

Hugo : un monstre, dans tous les sens du terme, fabuleux et terrifiant, fascinant et repoussant. L'homme des contraires à l'image de cette dialectique du clair-obscur qui parcourt tout son oeuvre (écrits, dessins et peintures), à l'image du grotesque qu'il revendique dans sa préface de "Crowell". L'écrivain de l'épique et de l'intime, du singulier et de la foule, du cosmique (seconde partie des "Contemplations") et du social ("Les Misérables"). Le politique, l'engagé, l'idéaliste, le courageux, l'exilé mais aussi l'être privé que ce spectacle semble si bien révéler à travers sa correspondance amoureuse. Hugo : le mythe, construit par lui-même, et l'homme.
Oui, Hugo est bel et bien un géant des Lettres, un cas atypique pourrait-on dire...

Sylvaine V.

Je resterai au lit....mais pas avec Garibaldi...et si Hugo se rase j'attendrai volontiers quelques lettres...d'exilés et "Oust" comme dit Astrid !
"Toute l'existence de l'homme telle que l'entendait la Bible et Hugo est ainsi figurée par ce lit, qui de surcroît, peut pivoter et servir de cachette."

Frédéric Ferney

Merci à vous, Ororea, Claire, Anne, gmc, Anhropia, Alistrid, Frank, Sylvaine et les autres, je vous parle d'Hugo et de Juliette, et vous répondez, comme ça, du tac au tac, en toute liberté. A vrai dire, je me croyais seul sur ce bateau naufragé que je vais remettre à l'eau. Grâce à vous, je découvre un monde.
F.F.

Anthéa Sogno

Cher Frédéric Ferney,

Merci beaucoup pour votre merveilleuse critique sur "Victor Hugo, mon Amour" dans "Le point". C'est vous qui avez sauvé notre spectacle ! Je n'imaginais pas qu'un article dans un journal puisse encore, de nos jours, remplir des salles entières. Nous demandons à tous nos spectateurs par quel moyen ils ont eu connaissance de notre spectacle et suite à votre article, ils n'avaient plus qu'un même mot à la bouche : "C'est grâce au journal Le point". Mais ce n'est pas tout, suite à votre venue tous les journalistes officiant pour les plus grands journaux sont venus applaudir notre "Victor Hugo, mon Amour".
Bref, suite au succès, nous ferons des prolongations jusqu'au 29 mars 2009! Je voudrais pouvoir faire savoir à vos lecteurs internautes qu'ils peuvent se rendre sur le site officiel du spectacle pour de plus amples renseignements :wwww.victor-hugo-mon-amour.fr
En vous remerciant encore et en espérant vous retrouver au plus vite à la télé, votre bateau-livre nous manque tant.

Bien à vous,

Anthéa Sogno

Anne B

Petite balade sur le site de "Victor Hugo" (je savais bien qu'il avait un petit côté avant gardiste). La prolongation du spectacle est une bonne nouvelle je
vais pouvoir en profiter !

sofiabyt

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Incapables de s'arrter, ils deviennent de gros fumeurs et continuent fumer toute leur vie. Des millions d'entre eux finiront par mourir d'une pathologie lie au tabac..

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