"La Paranoïa" de Rafael Spregelburd, mise en scène d'Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo, salle de spectacles de Vedène, à 22h (jusqu'au 15 juillet).
Certains ont pu voir "La Paranoïa" en 2009, au Théâtre National de Chaillot - c'est l'une des sept pièces qui composent "L'Heptalogie de Rafael Spregelburd, très librement inspirée des "Sept Péchés capitaux" de Jérôme Bosch (voir ma chronique du 11 juillet sur "L'Entêtement", "Quand le théâtre devient fractal, passionnément").
Même attrait romanesque, puissant, énigmatique. Même plaisir d'une écriture qui s'élabore sur le plateau et donne carte blanche à l'imagination et à la fantaisie. C'est une incitation au jeu. Le texte de Spregelburd à cette rare vertu: il force les comédiens à improviser, à rompre avec les conventions apprises et, si possible, à inventer une forme amusante et originale.
Les comédiens s'emparent, cette fois, des codes de la science-fiction, du film d'horreur, du snuf movie, de la bande dessinée et du thriller de série B. Difficile d'éviter le pastiche et la parodie: ils y sautent à pieds joints. Avec "L'Entêtement", on oscillait entre Lynch et Borges. Là, on est dans "Blake et Mortimer": nous sommes entre 5000 et 20000 après J.C., les humains ont vingt-quatre heures pour inventer le scénario d'un roman que des extra-terrestres, les "Intelligences", n'auraient pas encore consommé, sinon la terre sera détruite.
Un commando improbable se forme à Piriapolis, en Uruguay, pour accomplir cette mission désespérée: Hagen, un mathématicien défaillant (Marcial Di Fonzo Bo), Claus, un astronaute dépressif (Julien Villa), Julia Gay Morrison, une auteure de best-sellers (Frédérique Lolliée) et Béatrice, un G4, un vieux robot à la mémoire déglinguée (Pierre Maillet). Ils sont accueillis à Piriapolis, dans un hôtel abandonné, par le colonel Brindisi , un agent des Special Earth Operations (Rodolfo De Souza).
Progressivement, le scénario qu'ils imaginent se matérialise, les personnages prennent vie devant nous. On croisera en route John Jairo Lazaro, un flic névrosé (Clément Sibony) et Brenda, une Miss Venezuela horrifique défigurée par la chirurgie esthétique (Elise Vigier). Mais les auteurs ne sont pas ceux qu'on croit: on découvre avec effroi que l'horrible Brenda est ici le seul personnage réel, si l'on peut dire; c'est elle qui, pour se venger des hommes, a tout imaginé du scénario infernal qui s'écrit sous nos yeux! Vous voyez le genre?
C'est un peu moins réussi que "L'Entêtement": plus caricatural, plus brouillon. On retiendra de ce rébus futuriste un usage astucieux de la vidéo, l'humour ravageur, la dérision. Pierre Maillet, travesti en folle hystérique, est irrésistible dans le rôle du robot, et Elise Vigier très convaincante en fiancée idéale de Freddy ou de Frankenstein.
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Rédigé par : lunettes louis vuitton evidence pas cher | 10/09/2013 à 08:02