25 mars
Lu (pour la l'émission D@ns le texte sur Arrêtsurimages.net): "Le Moment fraternité" de Régis DEBRAY (Gallimard).
Je le trouve de plus en plus serein, Régis Debray. Presque cool - bon, j'exagère, c'est le seul homme que je connaisse qui serre les dents quand il rit, mais au moins il rit, et de mieux en mieux, me semble-t-il. Il fait les livres qu'il veut, ayant rasé sa moustache et jeté son titre de philosophe par-dessus les moulins. Il prêche le nez au vent, il voyage et il s'interroge: "Comment, au royaume éclaté du moi-je, susciter ou réveiller des nous qui ne se payent pas de mots, et laissent chacun respirer?"
Lui qui n'a cessé de vouloir cultiver sa différence, de dire je, il ne fait que rêver de communion et méditer devant cette boîte noire: le collectif. Un peu comme Malraux dans "L'Espoir". Car la fraternité suppose la guerre, le combat. C'est laïque, viril, spirituel. C'est une odeur: de sang dans la tranchée, de chaussettes au stalag, rédimée par l'encens du souvenir. Le modèle, c'est la Cène: naissance d'une religion.
Bon livre, de philosophe ne lui en déplaise, et d'écrivain, tantôt acerbe tantôt lyrique. Voici le Debray nouveau: frais comme une première cerise, affranchi de certaines tentations, revenu de quelques duperies, décharmé du monde sans être dégoûté de soi, et finalement de plus en plus sincère. Bon, on l'a compris, la fraternité, ce n'est pas: "Aimez-vous les uns les autres", même si c'est à l'origine une idée chrétienne (puis maçonnique, puis révolutionnaire, puis républicaine), ce serait plutôt: "Combattons ensemble!"
Mais est-ce que ça se décrète, la fraternité? C'est toute la question, et Régis Debray, en terre sainte ou ailleurs, est tout sauf candide. La liberté, l'égalité, les droits de l'homme, la solidarité même, ça se promulgue: ce sont des droits, c'est formel, c'est la loi. La fraternité, ce serait plutôt un devoir, c'est à dire une obligation morale à laquelle chacun est libre (du moins, je l'espère) d'obéir ou de désobéir. "Une fraternité obligatoire et à temps plein ne serait qu'un gros bobard", admet-il.
Comme l'amour? Oui, comme l'amour. Plaisir d'amour ne dure qu'un moment. On peut toujours dire: "Je vous aime" mais on ne peut forcer autrui à dire la même chose. C'est une affaire de coeur, de sentiment; ce n'est pas une affaire de volonté. Qui peut dire: "Aimez-moi"?
Ca rassemble ou ça divise, la fraternité; ça sauve ou ça tue. Car, s'il y a un nous, il y a aussi: eux, les autres. Quand Ségolène Royal fait scander le mot "fraternité" à la foule du Zénith, on sourit: c'est cucul la praline. E, d'autres circonstances, il y aurait de quoi frémir. La fraternité, n'est-ce pas l'autre nom du sectarisme? Et puis Debray a beau rêver d'une "fraternité sans phrases", comment penser la fraternité sans le lyrisme qui lui est consubstantiel et que son livre illustre?
Un bon sentiment, la fraternité? N'est-ce pas aussi une idéologie, un masque? Flaubert n'en doute pas: "La fraternité est une des plus belles inventions de l'hypocrisie sociale. On crie contre les jésuites. O candeur, nous en sommes tous" ("Correspondance", 22 avril 1853). Evidemment, c'est très bourgeois, Flaubert...
Quand on pense que ce Debray substitue à l'écrin vénitien la sauce napolitaine... Pas pour moi ce monsieur.
Rédigé par : Christophe Borhen | 25/03/2009 à 07:48
Bonjour Frédéric,
La fraternité ! Je ne crois pas que ça rassemble, ni que ça divise. Je crois, comme Flaubert, que c'est une des plus belles inventions de l'hypocrisie sociale. On ne peut pas nous forcer à entrer dans des cadres sous prétexte que la cause pour laquelle "le combat" est mené est "noble". Le combat, même s'il est désespéré, est avant tout personnel, de soi à soi... Comme on ne peut "s'obliger" à aimer quelqu'un qui nous dit "Je vous aime".
Qui peut dire ce qu'est "la fraternité" ?
"Une seule chose est nécessaire : la solitude" écrivait Rainer Maria Rilke dans "Lettres à un jeune poète" ; "Aller en soi-même, et ne rencontrer, des heures durant personne - C'est à cela qu'il faut arriver."
N'est-ce pas cette même solitude qui conduit Régis Debray à la sérénité, à l'ascèse dont tu parles, Frédéric ? Quatre ans d'enfermement : c'est peut-être les seules années auxquelles il ne pense plus, ne veut plus penser : il les transporte en lui... dans le Temps. Il nous les transmet avec... "Fraternité".
Rédigé par : DaDa | 25/03/2009 à 08:07
D'accord avec vous Christophe !
Son "Contre Venise", je ne lui pardonne pas, cependant ,Naples est profonde et ravissante, mais je préfèrerais en parler avec Erri de Luca.
J'ai laissé un message la nuit dernière à son sujet, je ne vais pas me répéter et ne surtout pas me contredire, je n'ai plus envie de le lire même s'il est plus "cool", il y a des écrivains plus lumineux et plus vivants (la vie est trop courte), s'attaquer à Voltaire, quelle imprudence, voire quelle imbécilité, surtout qu'il ne lui arrive même pas à la cheville !.
Alors salut frère toc !
Rédigé par : Anne B | 25/03/2009 à 08:14
Merci monsieur Flaubert !
Rédigé par : Anne B | 25/03/2009 à 08:17
FF : "Je vous aime"
Moi : Je ne vous hait point
FF : "Aimez moi"
Moi : oui, sacré impatient, vous ne préférez pas qu'on attende que je sois guérie?
(Ben quoi, je coupe les citations où je veux)
Rédigé par : ororea | 25/03/2009 à 10:19
Le bourgeois médiologue
Excellente émission qui tient de plus en plus ses promesses d'entrer dans le texte, de le triturer le texte, de butiner l'écriture, d'en extraire la quintessence, en soulignant ses apories.et ses angles morts, de mettre l'écrivain en situation de répondre de son oeuvre, sans souci de polémiquer.
La parole était fluide, circulant librement, chacun bien à sa place, quel délice.
Tout à cet exercice, l'équipe de chroniqueurs vient pourtant de réaliser un exploit, permettre à Régis Debray de contempler les propres murs de son travail, ses bornes, ses limites, il s'est tu à plusieurs reprises saisi de la justesse des propos tenus. Et contrairement à ce que vous dites, Frédéric, ce n'est pas la fraicheur que je retiens.
Durant l'émission, il a été inscrit dans "son époque", un brillant intellectuel du XXème siècle, qui tente de reconvoquer le passé, soldat qui sent la poudre, fraternité dans l'action qui mène au combat puis à la mort, au nom d'idéaux certes, mais à la mort tout de même. Et ce bourgeois des trentes glorieuses semblait aussi daté que Flaubert dans ce qu'il en disait.
J'ai suivi au Collège de philosophie toute la perlaboration de son ouvrage sur la médiologie, ses cours, et la genèse de sa thèse, et jamais je n'avais pu le voir -sauf peut-être lors de sa thèse entre Derrida et Serre- comme ce soir, épinglé sous les sunlights comme un papillon, dévoilant son anatomie de drôle d'insecte. Tout y était : son brio et son art de la métonymie, sa relative misogynie, ses regrets révolutionnaires et ce qui le rend attachant ses percées d'autofiction dépouillée.
Merci à Eric Naulleau, Judith Bernard et à vous pour cette belle complémentarité qui a permis d'accoucher l'auteur.
Juste un petit bémol, ce malaise que j'éprouve depuis longtemps à propos d'une littérature qui fait la part belle à l'histoire, à la rhétorique, aux codes culturels, non qu'il n'y ait une certaine esthétique dans cette écriture-là, mais parce que penser dans l'esprit et la langue du XXème siècle ne peut autoriser des pensées nouvelles, adaptées à notre modernité. Je ne milite pas ce faisant pour une conception vide de la littérature, mais plutôt pour un travail de la forme qui nous amène à notre époque, qui nous permette de la visiter, de la comprendre.
Je lisais en rentrant en train ce soir interventions 2 de Houellebecq, et ce qu'il y dit de la fête me semble tomber plus juste que ces fêtes nostalgiques aux épithètes fleuries de notre bon Monsieur Debray. Oui pour tout dire, assez des vieilles badernes, de l'air, de l'air.
http://anthropia.blogg.org
Rédigé par : Anthropia | 25/03/2009 à 11:00
... oui l'amour ne peut-être un devoir. C'est trop difficile de circonscrire ce que pourrait être la fraternité ... seule la poésie à mon sens sait en parler !
Je renvoie qui veut à mon tout petit commentaire sur la note précédente :
très très belle allocution de René Maheu (ancien directeur de l'unesco, "accessoirement" franc-maçon) à l'adresse d'Abou Simbel dont on s'apprête à sauver le temple des eaux du Nil et dans laquelle il dit :
"le seul acte d'éternité
et l'acte de fraternité"
http://www.poesie.net/abou_simbel.pdf
Je songe à Bernanos qui fait dire à Léon Morin qu'être catholique c'est en gros et ça ne résume rien pour autant que c'est être un homme de bonne volonté. Il dit que l'Eglise réelle, la vraie église, est invisible et ne rassemble pas que les catholiques au sens formel du terme, mais que c'est l'assemblée des hommes et des femme de bonne volonté, non pas que cela veut dire que l'on sache individuellement comment être fraternel ou même volontaire mais c'est tout de même une disposition. Comme le : "tu ne tueras point", c'est une orientation du coeur, la foi dans la possibilité de l'existence de cette fraternité. L'intuition de la famille humaine à partir du moment où on y applique sa volonté devient une foi et ce n'est pas parce que ce ne serait pas évident pour tous que cette foi peut être aussi cyniquement disqualifiée que le voudrait bien Flaubert, même si je veux bien éructer avec lui sur les singeries humaines.
(je crois que le Confort mène toujours au cynisme).
Rédigé par : ardentepatience | 25/03/2009 à 11:36
FF et sa bande à la radio ce matin, c'est réécoutable :
http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/jaimessources/
Rédigé par : ororea | 25/03/2009 à 13:03
"Qu'est-ce que la fraternité ?"
Il suffit d'entrer en militance dans une association, un syndicat, un parti politique pour vérifier rapidement que le sentiment fraternel se nourrit d'un besoin de "nous" dopé au "même", le "c'est comme moi!" de Bouvard à Pécuchet.
Debray a éprouvé cela, très certainement, à travers son itinéraire personnel. Il a fait l'expérience de l'exaltation que peut procurer cette impression de force dans l'union, l'unisson. Mais il a sans doute aussi observé à quel point il était tentant, voire séduisant, d'emprunter certaines passerelles qui mènent de la communauté d'intérêt à l'aveuglement sectaire, d'où une possible destruction du lien.
Malgré toute la pertinence, la richesse et la densité de sa réflexion, cet intellectuel ô combien utile, m'est apparu finalement plus désillusionné que "cool" : fatigué, un combattant fatigué qui demande qu'on prenne le relais. D'ailleurs, les dernières lignes de son livre en attestent clairement.
Rédigé par : Jean-Louis B. | 25/03/2009 à 14:44
Non pas un philosophe mais sans aucun doute un mystique.
Cette idée de transcendance unificatrice, de contemplation - mieux que de photographie - de tout afin d'y trouver une nouvelle fois la lumière enivrante que cette Cène initiatique lui a fait un moment connaître.
Et pas l'amour mais bien la fraternité. L'amour est sexué, sexuel, il s'occupe encore trop des corps, de l'ego dans cette obligation d'être avoué pour être crû.
Cette fraternité de Régis Debray est l'expérience du bonheur au-delà des sexes, au-delà des corps et au-delà des mots.
Rédigé par : Gaspard | 25/03/2009 à 14:48
Ouf, j'ai vu la fameuse émission !
J'apprends que R. Debray n'est plus philosophe, c'est un écrivain tout terrain, (faut creuser), un nouveau genre, le douteur.
Je refoule mon"moi je" pour quelques instants,égoïste que je suis, et je me faufile dans le corps du "nous".
On parle du nous, mais ce n'est pas n'importe lequel, c'est celui de la fraternité, restaurons la fraternité, (je vais peut-être jouer au foot), comme les moines essayons de vivre un grand moment de communion,(on peut tenter le coup sur le blog), j'avoue que j'ai du mal à aller contre moi-même...mais c'est parti...
Et puis c'est dangereux la fraternité, ça sent la guerre, la sacristie et la caserne. Comment faire mieux en fraternité (clin d'oeil à Ségo) : mode d'emploi : se rassembler, chanter, le chant c'est sacré, ' là, je m'inscris dans une chorale, ça devrait aller, j'ai été violoniste de nombreuses années, mais je chante faux, surtout la marseillaise . Debray a découvert le sacré en tant que communiste, ici, j'apprends , qu'on ne peut pas fumer sur la place rouge, (sur le plateau de l'émission, c'est tout bleu), un petit effort, arrêtons de bannir le "nous" et agissons ensemble ...
Petit coucou à Nietzsche, à Rousseau...et là encore je ne suis pas d'accord, "il faut être malheureux pour parler du bonheur "...???
L'homme fraternel est un homme d'action, la patrie (je vais pleurer), la sacralisation , le sang impur, Nos sillons...
Enfin heureusement que Frédéric Ferney a parlé d'amour, merci Frédéric, et des femmes (oui, oui," la fraternité c'est un truc de mec"),Vérité et bonheur, et puis Flaubert, encore merci Frédéric;
Clin d'oeil au pape et au préservatif , ça c'est Eric Nauleau ,...
Vous voyez, pendant quelques minutes je n'ai voulu parler que du "nous", mais je n'ai parlé que de moi !
En tout cas, l'émission est intelligente bravo !
J'ai trouvé Debray peu vaillant, pour un homme tout terrain( il ne sait plus passer les vitesses), et d'action fraternelle !
Émue tout de même, quand il a parlé de sa captivité, "La prison est un blanc dans la vie".
Rédigé par : Anne B | 25/03/2009 à 16:32
anne b, vous m'amusez sur ce coup-là, tenez, vous reprendez bien un petit coup de voltaire, non?
TOMBE PAR TERRE
Celui dont la quête consiste en un destin ou une destination est déjà un propriétaire virtuel, il me souvient Personne disant "tu auras ton nom dans les livres d'histoire!"; les livres d'histoire, quelle rigolade!! Alors même qu'il n'est personne capable de te dire ce qu'est le temps! Parti d'un rien de lumière pour retourner à un nulle part de lumière, pourquoi donc s'égarer en terre de ténèbres? Tu ne sais rien mais tu es tout, quelle importance toutes ces étiquettes vaseuses dont on peut t'affubler, sois la splendeur des miséreux, personne ne peut égaler ce qui brille dans les yeux quand tous les voiles sont tombés, tu lis dans les formes terreuses et tu vois les desseins noirs qui rougissent sous le feu des lasers de la conscience! Tombe les voiles et tous les regards torves se baissent, aucun ne soutient cela, ils fuient se réfugier dans leurs châteaux de poussière pour se parer d'ornements divers; de l'or qui fond, de l'argent qui brûle, des valeurs qu'on pourrait appeler guenilles car elles ne font que masquer l'avanie, ces valeurs de la bonne conscience engraissée par les pillages, ces valeurs de la moralité de pacotille des proxénètes de la raison; amenez-moi ces justes avec leurs valeurs de misère sorties du casino de cette oligarchie qui se prétend république, amenez-moi ces laïcs et ces clercs qui prétendent être des parangons de bravoure!
Voltaire, regarde donc, on appelait ton siècle les lumières, regarde donc le résultat de vos valeurs! Un troupeau de sauterelles carnivores, c'est tout ce que tu nous laisses comme héritage! ça et absolument rien d'autre! merci d'être venu ce soir, va te recoucher maintenant, on sait que cela partait d'une bonne intention. S'il te plait, Voltaire, va te recoucher, il est inutile d'essayer de m'expliquer que tu ignorais que l'intention est le pavage de l'enfer, un autre peut-être mais pas toi; allez, dégage maintenant, on t'a assez vu ce soir!
Rédigé par : gmc | 25/03/2009 à 16:36
On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau
C'est la faute à Rousseau
Je ne suis pas notaire
C'est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau
C'est la faute à Rousseau
Joie est mon caractère
C'est la faute à Voltaire
Misère est mon trousseau
C'est la faute à Rousseau
Je suis tombé par terre
C'est la faute à Voltaire
Le nez dans la ruisseau
C'est la faute à Rousseau
Rédigé par : Anne B | 25/03/2009 à 19:39
Je crois qu'il aime les poèmes FF, faudra peut-être essayer ça, mais les poèmes d'amour il risque de dire que c'est cucul la praline...(Fan de FF, c'est une ascèse)
Rédigé par : ororea | 25/03/2009 à 19:48
Bon et alors tout ça pour dire quoi finalement ? Moi le mot "fraternité" ne me déplaît pas. On a le droit de détester son frère, de le mépriser ou de l'aimer bien selon les circonstances. On peut le laisser faire des écarts de conduite, vivre sa vie comme bon lui semble, et, quand il est dans le pétrin, on peut lui tendre la main. On peut se construire avec ou contre lui. On peut le tuer mentalement autant de fois qu'on veut, on sait qu'on ne sera jamais complètement débarrassé de lui et même qu'on ne lui sera jamais totalement indifférent. Je trouve que ça n'est pas la pire manière d'envisager l'altérité. La relation au frère est plus complexe, plus riche, moins simpliste que ce que les politiques font de l'altérité ("la liberté s'arrête où commence celle des autres", ce qui équivaut à nier l'individualité sans le dire). A part ça, Debray n'est quand même pas très exaltant, comme mec.
Rédigé par : mathieu | 25/03/2009 à 20:28
Mes bien chers frères,
Bravo pour vos commentaires!
Il y a toujours un côté curé chez les anciens communistes, à cause de²cette lueur dévorante dans la prunelle, et les meilleurs sont sans doute les pires.
Est-ce cela qui vous gêne chez l'abbé Régis?
Je le connais depuis longtemps et je trouve, franchement, qu'il se bonifie avec l'âge. Peut-être parce qu'il s'accepte enfin comme il est.
Il a écrit sur les années Mitterrand (il était conseiller diplomatique à l'Elysée, aux premières loges) des pages cruelles, amères et fortes, à la Saint-Simon: ça s'appelait "Loués soient nos seigneurs!"
J'aime le lire précisément parce que je ne pense pas (toujours) comme lui: sa lecture me donne le plaisir rare de la joute.
F.F.
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